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Aricle En bovins, l’utilisation de semence sexée marque le pas

Alors que le nombre total d’inséminations artificielles diminue en France, la part d’utilisation de semence sexée s’établit à près de 8 %.

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Avec 552 939 inséminations artificielles (IA) en 2018, soit 7,6 % de l’activité totale, la part d’utilisation de semence sexée recule de 6,4 % par rapport à 2017et de 15 % par rapport à 2015, d’après l’Institut de l’élevage (Idele). Et ce, dans un contexte global de diminution de l’activité d’insémination bovine (- 1,9 % par rapport à 2017  et - 5 % par rapport à 2015).

Le nombre de taureaux disponibles n’est pourtant pas le facteur limitant. En revanche, des freins économiques sont apparus. « En 2014 et 2015, les éleveurs pouvaient compenser le surcoût des doses de semence sexée par la vente de veaux croisés, dont les cours étaient alors élevés, ce qui n’est plus le cas maintenant », explique l’Idele.

Différences entre races

Les femelles laitières comptent pour 96 % des animaux inséminés selon cette pratique en 2018. Au total, 2 452 taureaux d’IA ont été utilisés, appartenant à 33 races. 210 d’entre eux ont réalisé plus de 1 000 inséminations. En prim’holstein, qui affiche près de 60 % des IA sexées, 80 % des taureaux sont issus de programmes de sélection français.

« Toutes les races ne sont pas uniformément réparties dans les campagnes, et cela influe sur le recours à la semence sexée, avise l’Idele. Dans une partie de la Franche-Comté, où la montbéliarde domine et où le marché des femelles est toujours porteur, 40 % de génisses et 30 % des vaches sont inséminées ainsi. »

Dans le sud du Massif central, des proportions analogues sont observées. « 40 % des génisses montbéliardes inséminées en semence sexée assurent l’essentiel du renouvellement en race pure, tandis que la majorité des vaches sont inséminées en croisement viande pour faire naître des veaux à destination de l’Italie. » Dans le Nord et l’ouest de la Normandie, 40 à 50 % de génisses sont également inséminées selon cette pratique. En Bretagne, où la prim’holstein prédomine, celle-ci n’est utilisée que pour 9 % des IA.

Les génisses d’abord

L’utilisation de la semence sexée « cible davantage les génisses, appuie l’Idele. […] Lorsque la fertilité des vaches est plus faible et le risque de vêlage difficile peu élevé comme en prim’holstein, moins de 3 % des vaches sont inséminées ainsi. Lorsque la fertilité est plutôt assurée, et les vêlages moins faciles comme en montbéliarde, près de 15 % des vaches sont inséminées. » En jersiaise, « où la naissance d’un mâle n’est pas souhaitée », le taux d’utilisation de semence sexée grimpe à 56 % des génisses et à 40 % pour les vaches.

L’un des inconvénients de cette pratique reste le taux de non-retour en chaleur, inférieur de 10 à 15 % par rapport à la semence conventionnelle, selon les races. « Cet écart est calculé seulement pour les taureaux diffusés dans ces deux types de semences », précise l’Idele. Quant aux naissances suivant les IA en semence sexée femelle, 91 % de veaux femelles ont été obtenus, toutes races bovines confondues, sur les 221 500 mises bas concernées en 2018.

Vincent Guyot

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